- déshabité
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⇒DÉSHABITÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de déshabiter.II.— Emploi adj. Qui n'est plus habité. J'ai rarement traversé sans faire des réflexions sérieuses les salons silencieux et déshabités des Tuileries, qui me conduisaient au cabinet du roi (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 627). Les rivières (...) me faisaient penser avec amertume aux fleuves larges et pacifiques qui coulent sans contrainte entre leurs rivages libres et déshabités (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 205).— P. métaph. Après ces crises, on a la tête vide, comme déshabitée, avec seulement dedans une chaleur fumeuse (GONCOURT, Journal, 1894, p. 571). À la regarder ainsi, on imaginait une âme morte, une créature déshabitée (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 248).Prononc. et Orth. :[dezabite]. Ds Ac. 1718-1878. Fréq. abs. littér. :27.déshabité, ée [dezabite] adj.ÉTYM. V. 1160; repris au XIXe, Chateaubriand; de dés- (→ 1. Dé-), et habité, p. p. de habiter.❖♦ Littér. Qui a cessé d'être habité (au fig.) :1 Un jour vient où l'être vrai reparaît, que le temps lentement déshabille de tous ses vêtements d'emprunt; et, si c'est de ces ornements que l'autre est épris, il ne presse plus contre son cœur qu'une parure déshabitée, qu'un souvenir (…)Gide, les Faux-monnayeurs, I, VIII, in Romans, Pl., p. 987.2 (…) le Rhin déshabité par le courant, ralenti par ce surcroît de chaleur (…)Pierre Gascar, les Bêtes, p. 159.
Encyclopédie Universelle. 2012.